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Après une forte croissance en 2021, le marché automobile du neuf « va souffrir » en 2022 !

8 janvier 2022 6.244 0 0 0 | By Karim HANDAOUI

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Un tantinet optimiste, mais résolument timoré. Adil Bennani, président de l'AIVAM, a peiné à formuler ses familières notes d'espoir lors de la présentation du bilan 2021 du marché automobile marocain. Il a également émis des regrets quant à l’occasion manquée par ledit marché de battre son record historique et également de « titiller » la barre symbolique des 200 mille véhicules vendus annuellement.

La cause ? Tout le monde la connaît : la crise des semi-conducteurs. Pour le président de l’AIVAM, le secteur automobile mondial est en train de traverser une « tempête » causée par cette crise sans précédent, et qui a fortement impacté l’industrie et ses process. Ses dessous puisent leurs origines de plusieurs facteurs, dont la principale : la crise sanitaire du COVID-19 qui a eu une incidence sur le déroulé de la production et même sur les prévisions de celle-ci.

La crise des semi-conducteurs semble partie pour durer !

Du fait du confinement et de la généralisation du télétravail qui s’en est suivie, la demande en semi-conducteurs de la part de plusieurs autres secteurs comme l’électronique a largement augmenté pour faire face à la demande grandissante en ordinateurs portables par exemple…

En même temps, l’automobile, qui représente 12% de la demande mondiale des semi-conducteurs et qui a dû suspendre ses commandes à cause de la fermeture de ses usines, n’a pas profité de ce surplus de production et se retrouve aujourd’hui face à des acteurs qui ont signé des accords de 2-3 ans d’approvisionnement.

2021 semblable à l’année salon de 2018 !

Malgré tout cela, le marché automobile marocain a fait mieux en 2021 que durant l’année d’avant et même par rapport à 2019 (année sans crise majeure) !   Pourquoi et comment, dans ces conditions, est-on arrivé à atteindre 175.360 véhicules neufs vendus, contre 133.308 (+31,5%) en 2020 et 165.918 (+5,7%) en 2019 ?

Le marché automobile marocain n'est pas passé loin de battre son propre record !

En fait, le marché à démarré l’année sous les meilleures auspices grâce à un effet de rattrapage qui trouve sa source dans le confinement ayant poussé les ménages à épargner et, une fois sortis du confinement, à dépenser. Le marché a donc commencé à récupérer les volumes perdus en 2020… avant d’être malheureusement rattrapé par la crise des semi-conducteurs !

Le marché du VP a été freiné par la crise des semi-conducteurs

Cet effet de rattrapage est limité et n’a donc pas permis de reprendre la totalité des 35 à 40 mille véhicules perdus en 2020… Chose qui nous aurait permis de battre le record historique (177.359 véhicules vendus en 2018) ou même de titiller la barre des 200 mille véhicules vendus en une seule année », déplore Adil Bennani.

Résultat : le marché automobile marocain des véhicules particuliers (VP) a signé une double évolution en 2021 : une première soutenue lors du premier semestre, avec un pic enregistré en juin (17.820 unités) qui a été engendré par la demande des loueurs. Ces derniers devaient faire face à une arrivée massive de MRE sans véhicules ayant profité, entre autres, du dispositif exceptionnel mis en place par la Royal Air Maroc (RAM).

Mais durant le deuxième semestre de l’année écoulée, l’impact négatif de la crise des semi-conducteurs sur l’évolution du marché s’est fait ressentir. A cela s'ajoute le segment de loueurs de voitures qui pèse entre 20 et 25% du marché (25.000 véhicules). Il a également été impacté par un secteur du tourisme retourné à l’arrêt.

La croissance du VUL est plus soutenue que celle du VP

A l’opposé, le marché des véhicules utilitaires légers (VUL) s’est mieux comporté grâce notamment au petit pick-up et au van cargo, ainsi que le transport du personnel. Il a enregistré une progression de +30% par rapport à 2020 et de +20% par rapport à 2019. Sur ce marché, DFSK reste en tête du podium des ventes avec 19,2% de parts de marché, suivi par RENAULT avec 15,5%.

L’hybride, Agadir et les femmes gagnent du terrain

Au niveau des statistiques particulières, il ressort que les ventes des véhicules hybrides enregistrent une belle progression : 4.617 unités de véhicules hybride et hybride rechargeable ont été cédés en 2021 contre 1.976 en 2020, soit plus que le double ! Cette performance inédite, en plus de l'apport du mini pick-up, profite également aux véhicules essences qui représentent 10,8% des ventes.

Les ventes des véhicules à motorisation alternative ont progressé de 145% par rapport à 2019 !

L’AIVAM note également que la dynamique des ventes des véhicules à motorisations alternatives se confirme : elles ont enregistré une spectaculaire progression de +145%  par rapport à 2019 et représentent 3,2% du marché en 2021. Cette performance est principalement due à l’expansion de l’offre : le Maroc est passé d’une seule marque proposant ce type de motorisation en 2017, à 7 en 2018 puis à 11 en 2021. Notons ici que la CITROËN Ami représente la majorité des 267 véhicules électriques écoulés l’année dernière !

Tanger et Kénitra ont fortement progressé en 2021

Par villes, Casablanca conserve sa couronne malgré un recul de -6,8% par rapport à 2019. Pour sa part, Agadir conforte sa troisième place acquise en 2020 et creuse l’écart avec Marrakech. La première destination touristique du Royaume continue de souffrir des affres de la pandémie liée au coronavirus et recule de -9,3%. De leurs côté, Tanger (+46,6%) et Kénitra (+24,7%) profitent de la dynamique de leurs pôles industriels pour afficher de forts taux de croissance.

Autre donnée qui ressort des statistiques de l’AIVAM : une féminisation du profil de l’acheteur marocain. Les femmes représentaient 37% des clients en 2019 et 35% en 2020. L’année dernière, le pourcentage a atteint 42% !

Le segment des citadines s'accroche à la deuxième place

Quid du Premium ?

AUDI avec ses 3.506 unités vendues et 23,6% de parts de marché, gagne deux places et devance légèrement BMW qui a totalisé 3.397 unités écoulées en 2021 avec 22,9% PDM. La marque aux anneaux devient ainsi leader de ce segment qui a réalisé en 2021 une croissance positive de +11% par rapport à 2019, soit bien mieux que les +4% du reste du marché des véhicules particuliers (VP). D’ailleurs, les ventes du Premium représentent 9,6% des ventes totales du marché VP.

La croissance du Premium est plus importante que celle du reste du marché VP

Perspectives timorées pour 2022

Je ne vais pas vous le cacher : on va vivre des moments difficiles en 2022 ! », c’est en ces termes que Adil Bennani a abordé les perspectives 2022 du secteur automobile marocain du neuf.

La crise des semi-conducteurs conjuguée à la forte demande des autres secteurs et à la situation sanitaire instable, les gros risques sur les capacités de production, ainsi que la léthargie du secteur touristique qui pousse les transporteurs et les loueurs à suspendre leurs investissements jusqu’à 2023 acculent le président de l’AIVAM à la prudence et à l’anticipation. Il s’attend ainsi à une croissance, entre +5% et +15%, conditionnée bien sûr par la disponibilité des stocks.

Abdelaziz Maalmi, trésorier, Nasserdine Obada, VP, Adil Bennani, président et Abdelouahab Ennaciri, VP de l'AIVAM

Concernant l’électrique, l'AIVAM relève une acceptation grandissante du consommateur et une croissance soutenue par l’abondance de l’offre. Mais cela reste insuffisant !  

« Nous devons réellement démarrer dès aujourd’hui la conversion vers l’électrique. La plupart des constructeurs ont annoncé qu’ils vont arrêter la production des véhicules thermiques à partir de 2025 et stopper leur commercialisation à partir de 2030. Pour développer les ventes des véhicules électriques chez nous, il faut multiplier les incentives au profit du client et également étoffer le réseau de bornes de recharge. Concernant ce dernier point, nous sommes en discussion avec les opérateurs pour étoffer le réseau national », souligne Adil Bennani.

Enfin soulignons que tout comme 2020 et 2021, il n’y aura pas d'AUTO EXPO (salon de l’automobile) cette année. Deux causes principales à l'énième report de l'événement : la situation sanitaire instable mais aussi le manque de stock !

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