Dans le cadre du « Future of the Car Summit », événement organisé récemment par le quotidien britannique Financial Times, Carlos Tavares, PDG de Stellantis, a démenti une fois encore les rumeurs selon lesquelles quelques-unes des 14 marques que regroupe ce géant européen né de la fusion des groupes PSA (qu’il dirigeait jusqu’alors) et FCA seraient menacées de disparition.
Une rumeur alimentée par les difficultés que rencontrent certaines de ces marques, par leur carnet de santé inquiétant. C’est notamment le cas de LANCIA, marque iconique qui vit sous perfusion depuis Mathusalem, ou de CHRYSLER, marque qui, après avoir frôlé la correctionnelle au cours de la crise des subprimes, avait pourtant vécu une belle relance, mais dont les ventes se sont essoufflé à nouveau ces dernières années.
Certains médias ont fait dans l’escalade, n’hésitant pas à citer ALFA ROMEO parmi les marques menacées. Quand on sait le potentiel et le pedigree de la marque milanaise, on voit mal Stellantis jeter l’éponge aussi facilement. Mais, en matière de rumeurs, c’est bien connu : plus c’est gros, mieux ça passe !
A en croire certains observateurs, même DS Automobiles serait dans l’œil du cyclone. Etouffer dans l’œuf une telle marque serait une hérésie (sept ans d’existence dans la vie d’une marque, c’est peanuts !).
Après avoir annoncé, lors d’une précédente sortie médiatique que Stellantis n’avait, en aucun cas, commandé la stèle funéraire de l’une de ces marques, Tavares a lancé l’opération reconquête lors du colloque précité, en expliquant que chacune d’entre elles a 10 ans pour prouver sa valeur. Et d’ajouter qu’elles bénéficieront toutes d’investissements conséquents pour retrouver le chemin de la rentabilité.
Opération reconquête
« Nous donnons à chacun une chance, en donnant à chacun une fenêtre de temps de 10 ans et en finançant pendant 10 ans pour faire une stratégie de modèle de base. Les PDG doivent être clairs dans la promesse de la marque, les clients, les cibles et les communications de la marque. S’ils réussissent, tant mieux. Chaque marque a la chance de faire quelque chose de différent et de plaire aux clients », s’est exprimé le dirigeant français.
Tavares a précisé, du reste, que les 14 marques du groupe seront mises sur un pied d’égalité au cours de cette « amnistie » de dix ans. Enfin, il a indiqué que le favoritisme n’aura pas sa place au sein du groupe, que bénéficier d’armoiries plus prestigieuses n’offrira aucun passe-droit à telle marque ou à telle autre.
Chez ALFA ROMEO, le chemin du succès passera par le SUV compact Tonale et par le crossover urbain Brennero. Le cas de DS Automobiles n’inquiète pas non plus. La marque est jeune, en construction, fait preuve de dynamisme et d’avant-garde en termes de style.
En revanche, il faudra déployer des trésors d’imagination pour positionner LANCIA dans la galaxie Stellantis et mettre fin à sa lente agonie (la marque n’est plus présente qu’en Italie).
Dix ans pour convaincre
Ferdinand Karl Piëch (1937-2019), petit-fils de Ferdinand Porsche, fondateur du groupe Volkswagen et président du Conseil de surveillance dudit groupe entre 2002 et 2015, aurait dit être capable de faire d’ALFA ROMEO un champion en cinq ans. Il a tenté à maintes reprises de mettre la main sur la marque au Biscione, en vain. Tavares offre le double du temps à ses équipes pour rendre leur lustre d’antan à des fleurons comme ALFA, LANCIA et CHRYSLER.
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