Au paradis des génies de l’automobile, Colin Chapman (1928-1982) doit l’avoir mauvaise. Le fondateur de Lotus n’a dû apprécier que très modérément la dernière production de la marque. Car elle s’assoit sur ses dogmes les plus fondamentaux : «Light is right», «Less is more»...
La légèreté de ses sportives a toujours été le fonds de commerce de LOTUS. L’Elise incarne parfaitement cette philosophie, à l’inverse de l’Evija (prononcer « Eviya »), qui affiche 1.680 kg sur la balance, soit plus du double du poids de l’Elise première du nom (1996).
En même temps, elle a des circonstances atténuantes, l’Evija. Avec elle, LOTUS s’attaque au monde très sélect des hypercars. Et, à l’heure d’affronter des « fuoriclasse », le manufacturier de Hethel n’a pas choisi la facilité. L’Evija est un bolide 100% électrique. Traduisez : batterie affreusement lourde.
En fait, c’est faire un faux procès à l’Evija que de l’accuser de tourner le dos aux principes familiaux. En effet, Lotus précise que le poids de sa dernière production est très inférieur à celui des autres hypercars électriques, grâce au recours, entre autres, à une structure monocoque en fibre de carbone.
Rapport poids-puissance de proto
Par ailleurs, le rapport poids-puissance de l’Evija devrait redonner le moral à Chapman, là-haut. Il est inférieur à 1 kg/ch (0,84 kg/ch, plus précisément). Car LOTUS annonce une puissance de 2.000 ch, ce qui en fait la voiture de série la plus puissante jamais produite. Le couple est dingue, lui aussi, bien qu’un peu moins himalayen (1.700 Nm).
Créditée d’une vitesse maxi d’au moins 320 km/h, l’Evija expédierait le 0 à 100 km/h en moins de 3 secondes et atomiserait le 0 à 300 km/h en moins de 9 secondes.
La Vmax pourrait vraisemblablement être plus spectaculaire, eu égard à la puissance combinée herculéenne des quatre moteurs électriques. Mais LOTUS a fait le choix de préserver au maximum la batterie de 70 kWh, qui annonce une autonomie de 400 km (cycle WLTP).
Recharge ultra rapide
Cela dit, c’est une autre donnée qui fait parler depuis la révélation de l’Evija. Ce « missile sol-sol » ne réclamerait que 18 minutes pour recharger sa batterie à 100% quand l’opération est réalisée sur une borne ultra rapide 350 kW. Ceci explique cela. Il doit y en avoir une poignée de « superchargeurs » de ce type en Europe aujourd’hui.
Ça tombe bien ! Les 130 exemplaires de la LOTUS Evija ne seront pas produits avant 2020. Ils seront commercialisés au prix (unitaire) de deux millions d’euros.
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