Groupe RENAULT : les grandes lignes du plan stratégique « Renaulution » (2020-2025) - wandaloo.com - Actualité automobile Maroc

Aux manettes de RENAULT depuis le 1er juillet dernier, Luca de Meo a présenté ce 14 janvier, en visioconférence, la « Renaulution », son plan stratégique 2020-2025. Objectif de cette révolution tant financière qu’industrielle, requinquer un constructeur qui n’allait pas au mieux avant la crise sanitaire, crise qui n’a évidemment rien arrangé.

Le manager italien, qui a démarré sa carrière chez RENAULT, avant de passer chez FIAT, TOYOTA et au sein du groupe VOLKSWAGEN, où il a notamment occupé le poste de président de SEAT, veut redresser la marge opérationnelle de la marque au Losange. Elle est déficitaire, aujourd’hui. Il veut la porter, dès 2023, à 3%.   

Le DG de RENAULT compte aussi réduire ses coûts de manière drastique (3 milliards d’euros d’économies d’ici 2025) et abaisser de 30% son point mort, son seuil de rentabilité (le volume de vente nécessaire à l’entreprise pour atteindre son équilibre financier).

Cela passe par une réorientation de la stratégie du groupe, par un changement de dogme, par un passage de la course effrénée au volume à un business model basé sur la création de valeur, sur le «Design to Cost». En 2023, il est prévu que le prix moyen des modèles du line-up de la marque au Losange passe de 16.000 euros à 21.000 euros.  

« Nous sommes devenus plus gros, pas plus rentables », a indiqué de Meo pour justifier et le « serrage de ceinture » et le virage à 90° qu’il fait prendre à RENAULT.

Changement de dogme

Un renforcement de la position de la marque sur l’échiquier des nouvelles mobilités, ou encore un redimensionnement de la capacité industrielle du groupe (baisse de la production globale du groupe de 4 à 3,1 millions d’unités), sont également au programme, au même titre que la rationalisation de ses plateformes, dont le nombre chutera de 6 à 3, et des groupes motopropulseurs, qui passeront pour leur part de 8 à 4 familles. 

Pour parvenir à ses fins, de Meo a aussi l’intention de recentrer le groupe sur ses marques (RENAULT, DACIA, ALPINE et MOBILIZE), sachant que son organisation est présentement d’ordre géographique.

Il ambitionne, du reste, de réduire les coûts variables sur chaque véhicule produit à hauteur de 600 euros, d’écourter la phase de développement desdits véhicules (de quatre à trois ans de gestation) et de rogner les investissements et la R&D (de 10 à 8% du CA).

Une grande offensive produit

Cette feuille de route prévoit, par ailleurs, le lancement de 24 modèles au Losange d’ici 2025, parmi lesquels 10 modèles électriques et plusieurs compactes et SUV. La RENAULT 5, réinterprétation néo-rétro de l’iconique R5, fait partie de cette catégorie. Un prototype aux lignes dont le vintage le dispute à la modernité a été dévoilé par celui qui, rappelons-le, a été l’artisan principal de l’irrésistible retour de la FIAT 500 en 2007. Cette offensive produit de grande envergure a un nom : « La Nouvelle Vague ».

L’objectif affiché est de repositionner RENAULT plus haut en termes d’image de marque, notamment en accélérant son virage énergétique et en proposant des innovations technologiques.

Pour illustrer son propos, de Meo a mentionné le nouveau système embarqué développé par RENAULT en partenariat avec Google. Une bonne manière, selon lui, d’augmenter les prix des véhicules et la rentabilité.

Des plans produits ambitieux sont également prévus pour les autres marques du groupe. DACIA, bon élève du groupe en termes de rentabilité, formera désormais une seule et unique Business Unit avec LADA et effectuera son entrée dans le monde des nouvelles mobilités très prochainement, suite au lancement de la Spring, puis dans le segment C, avec un SUV compact baptisé Bigster, qui a aussi été l’une des « guest-stars » du show « Renaulution » !

Du côté d’ALPINE, qui « absorbera » RENAULT Sport, le futur sera 100% électrique. Au menu : une petite sportive, un SUV (sic !) et une berlinette développée en partenariat avec LOTUS. Objectif : rentabilité à l’horizon 2025, ce qui ne sera pas une sinécure, sachant que la marque a remplacé au pied levé RENAULT en Formule 1 et que les budgets qu’exigent la reine des disciplines du sport auto son « abyssaux » (quand on joue la victoire, bien entendu). La monoplace de l’écurie dieppoise a d’ailleurs été dévoilée dans le cadre de la présentation du plan de bataille du DG du groupe français.

MOBILIZE en mode startup

Enfin, le dernier membre du quatuor, un «newcomer», MOBILIZE, label dédié aux services de mobilité du groupe et appelé, plus globalement, à devenir son pôle d’innovation, proposera quatre véhicules : deux d’entre eux seront conçus spécialement pour l’autopartage, un pour le VTC et un dernier pour le « dernier kilomètre ». Des solutions de financement plus adaptées aux nouvelles habitudes de consommation comme l’abonnement, ou le «pay-as-you-go», seront mises en place par MOBILIZE.

Autres domaines d’intervention de cette néo-marque : le « refurbishing », le réemploi, le «retrofit» (swap d’un bloc thermique par un bloc électrique)... Ainsi que l’a indiqué de Meo lors de son intervention, l’usine de Flins, en France, sera réorganisée, transformée en « re-factory », spécialisée dans le recyclage et le reconditionnement de véhicules d’occasion, dans la prolongation de la durée de vie des modèles au Losange.