Porsche 911 Speedster : Belle toute nue ! - wandaloo.com - Actualité automobile Maroc

Un peu d’Histoire, pour démarrer ; la fabuleuse histoire de Porsche, en l’occurrence. Fin 1954, soit quelque chose comme six ans après sa création, la firme de Stuttgart offrait une troisième carrosserie à sa 356, après la berlinette originelle et le cabriolet : le Speedster. Un néologisme mêlant les termes speed, spider et roadster, qui désigne une version décapsulée biplace, allégée, plus spartiate, donc plus radicale.    

Destiné, dans un premier temps, à la clientèle américaine, ce roadster a marqué son époque de sa ligne très profilée, marquée par un pare-brise bas, des surfaces latérales vitrées et une capote minimalistes, mais aussi par une partie arrière plus voluptueuse que celle du roadster classique, à la faveur d’un léger double bosselage (qui sera accentué sur les héritiers de cette lignée). 

L’habitacle du premier Speedster, qui va à l’essentiel, embarquant par exemple des sangles d’ouverture de portes en tissu, entre autres détails qui tuent, est également pour quelque chose dans la fascination qu’il a pu exercer et qu’il exerce encore, notamment auprès des Porschistes ! Le poids réduit de la « bestiole » aussi. Comme sa rareté. Ce petit bijou a été produit à 1.900 exemplaires.  

« Cab’ ya ma cab’ »…

Le blason Speedster a largement contribué au rayonnement et au lustre de la firme de Stuttgart. Et Porsche, qui n’est jamais le dernier quand il s’agit de valoriser le passé, le palmarès sportif, l’a dépoussiéré en 1989, l’associant à la 911 Carrera 3.2, puis à sa remplaçante, la 911 type 964, dans son exécution Carrera 2. Deux grands crus, qui donnaient le choix entre deux types de carrosserie (étroite et Turbo-Look). 

Si les deux générations suivantes (993 et 996) ont passé leur tour, la 911 type 997 a remis au goût du jour la recette du Speedster. Avec talent. Bâtie sur une Carrera S et bénéficiant d’un « swap moteur » - elle a eu droit au flat-six atmosphérique de la GTS, qui développe 408 ch, cette série spéciale est autrement plus sportive que ses devancières, mais aussi plus rare. Seuls 356 exemplaires ont été produits ; notez le joli clin d’œil à la fondatrice de la lignée Speedster.

On en arrive enfin au modèle qui nous intéresse, au temps présent. Le Speedster cinquième du nom, qui vient d’être dévoilé par Porsche au salon de New York, sera moins rare que son prédécesseur puisque 1948 exemplaires (autre hommage à la 356, 1948 étant l’année de son lancement) devraient sortir des chaînes de l’usine de Zuffenhausen. Mais il n’en demeure pas moins un futur collector en puissance puisqu’en plus de son blason enviable, ce Speedster fait figure de baroud d’honneur pour la 911 type 991 - alors que la 992 a déjà démarré sa carrière dans sa variante Carrera S. 

Du reste, ce chant du cygne est placé sous le signe de la bestialité, puisqu’on atteint, avec cette nouvelle resucée, des sommets inexplorés par cette branche de la famille 911. En matière de dynamisme, d’efficacité, de puissance, de respect des dogmes… 

« Bad Boy »  

Cette 911 Speedster peut se contenter de quelques mots sur son CV : look provocant et dessous de GT3 « upgradés » ! Que demander de plus ? Le flacon et l’ivresse ! Posée sur d’imposantes jantes de 20 pouces à écrou central, bénéficiant d’imposants élargisseurs d’ailes, cette sculpture sur roues ferait presque passer une 911 Turbo Cab type 991 pour un véhicule bourgeois ! Les gimmicks stylistiques propres au Speedster sont tous là et magnifient les lignes intemporelles de la 911. A noter que Porsche propose une montre assortie, un chronographe doté d’un cadran en fibre de carbone. Chic ! 

Il est temps de clore cette revue de détail cosmétique. Car, ce Speedster n’est pas là que pour faire le beau ! C’est un « bad boy », une pistarde pure et dure ! La chasse aux kilos a été assez spectaculaire. En plus d’embarquer les traditionnelles lanières servant de poignées de portes, le nouveau Speedster hérite d’un capot avant, d’un couvre-tonneau et d’ailes avant en fibre de carbone. Au rayon matériaux légers toujours, les boucliers sont en polyuréthane et les disques de freins en carbone-céramique. Il fait aussi l’impasse, comme de coutume, sur la commande électrique de la capote et sur la clim. Absente de la dotation de série, elle est proposée comme option gratuite. 

Porsche annonce un poids de 1.465 kg, soit 5 kilos de moins qu’une Carrera S type 991 (cocher l’option clim ferait s’évaporer ce petit « gap »). Cela dit, mettre en balance ces deux bolides est aussi cocasse que de comparer Usain Bolt avec n’importe lequel des sprinteurs qu’il a écœurés au cours de sa brillante carrière. On a certes affaire à deux 911 type 991, à deux fusées, mais la base technique du Speedster est proprement imbattable ! Ce cab’ au look désirable, aussi glamour qu’agressif, cache des dessous de bête de course.

GT3 Topless

C’est la 911 GT3, qui est, avec sa variante RS, la Porsche la plus adulée par les amateurs de la marque, pour la fidélité dont a su faire preuve à l’égard du moteur atmosphérique et de la boîte de vitesses manuelle, qui a été mise à contribution pour le groupe motopropulseur et le châssis. Les roues arrière directrices ne seront pas de trop pour contenir la furia du flat-six 4.0 l. En bon bloc atmosphérique, il aime prendre des tours, se montre capable de grimper à 9.000 trs/min. Il développe 509 ch, contre 500 pour la GT3 991 Phase 2, et 469 Nm. 

Equipé, sur le Speedster, de six papillons d’admission individuels, chipés à la GT3 R de compétition, il devrait faire montre d’une bande-son encore plus captivante que celle de la GT3, d’autant que le Speedster est débarrassé de tout filtre, de tout ce qui peut entraver l’écoute du « concert » : pas de toit en dur, pas d’isolation phonique... 

Porsche n’a pas encore communiqué les performances et les tarifs de cette série limitée dont la commercialisation est prévue pour le mois de mai. Quelque chose nous dit qu’ils seront stratosphériques !